Sunday, February 26, 2012

Thermorégulation chez les chevaux par temps froids

par Natalija Aleksandrova

Pour qu’un mammifère puisse survivre, la température interne est maintenue dans une fourchette assez étroite. Si cette température interne dépasse ces limites minimales ou maximales, les réactions chimiques des cellules ne fonctionnent plus correctement. Voire elles ne fonctionnent plus du tout. Les fluctuations en dehors de la fourchette de températures normales entraîne des problèmes de santé pouvant aller jusqu’à la mort de l’animal. Les chevaux adultes maintiennent leur température interne autour de 38°C. Les poulains en croissance et les juments en gestation ou allaitantes ont des températures internes normales plus élevées. (Hines, 2004). La plupart des propriétaires de chevaux connaissent les maux et les crises liés aux états fiévreux. Peu de propriétaires en revanche réalisent à quel point les chevaux sont bien adaptés au froid dès lors que certains aspects de leur mode de vie sont respectés.

Au cours de milliers d’années, les chevaux sauvages se sont répandus sur toute la planète. Quel que soit l’endroit du monde où ils se trouvaient, ils étaient constamment soumis à des changements de températures — à travers l’alternance jour/nuit ou à travers le rythme des saisons. Même aujourd’hui, les chevaux sauvages et semi sauvages, tout comme les chevaux domestiques auxquels on fournit des conditions de vies adaptées survivent parfaitement à n’importe quelles conditions auxquelles la nature les expose. Qu’il s’agisse du nord de l’Europe ou des déserts Australiens, les chevaux sont soumis à tous les éléments naturels — vent, soleil, pluie, neige, variations de températures, etc. On ne trouve nulle part dans la nature de bâtiments et d’abris aussi fermés que des barns et des écuries, seulement des cavernes. Jamais dans la nature les chevaux ne chercheront à se couvrir avec du tissu. Le cheval a naturellement évolué avec les moyens de survivre.

La chaleur du corps du cheval est continuellement générée comme un sous produit du métabolisme, et un cheval en bonne santé, a des ressources internes de chaleur significatives issues des processus métaboliques. (Bicego at. al. 2007). Pour contrôler les pertes de chaleur interne au cours des périodes de froid, le cheval a été équipé par la nature de mécanismes de thermorégulation comportementaux, physiologiques et anatomiques compliqués et extrêmement efficaces. Pour que ces mécanismes soient utilisés de façon efficace, le cheval a besoin de vivre dans des conditions proches ou identiques à celles des chevaux sauvages.

Du point de vue génétique, le cheval domestique est identique à son homologue sauvage: il possède les mêmes capacités et nécessite les mêmes besoins pour survivre. De manière basique, ils n’ont pas besoin de plus de la part des hommes que les conditions de vies qu’il sont supposés trouver dans la nature, à savoir: du mouvement 24h par jour, un accès libre à de la nourriture appropriée 24 heures par jour, une vie en troupeau, un soin régulier des sabots, un abris dans lequel ils peuvent entrer et sortir librement. Sous la responsabilité des humains, le respect des besoins naturels des chevaux et leur accès à ceux-ci est tout à fait possible. Le cheval ne doit pas faire l’objet d’anthropomorphisme que l’on garderait en boxe pour le protéger du froid avec des changements de régime alimentaire, que l’on couvrirait avec des couvertures et auquel on clouerait des chaussures etc. Le cheval domestique est tout à fait capable d’utiliser aussi correctement ses incroyables capacités naturelles de thermorégulation que le cheval sauvage.

Attardons-nous plus précisément sur les mécanismes de thermorégulation chez le cheval, et comment ceux-ci peuvent être réduit par une gestion et des pratiques inappropriées (artificielles).


Poils d'hiver d'un cheval arabe un jour d'hiver très froid, Europe Centrale.
le mécanisme de piloéréction en marche — les poils sont relevés pour augmenter l'isolation.


Refroidissement après avoir joué. Cheval Islandais, Europe Centrale.
Photo © K. Jarczewski

Premièrement il faut se rappeler qu’à travers quelques facteurs de thermorégulation tels que la peau et les poils qui sont de très bons régulateurs, qui empêchent la perte de chaleur, et les muscles qui par leurs mouvements produisent de la chaleur, il est plus facile aux chevaux de se réchauffer par temps froids que de se refroidir par temps chauds, ou après un effort intensif. Se refroidir est plus difficile pour le cheval. Les chevaux sont adaptés à gérer le froid.

La peau du cheval est chargée de protéger l’intérieur du corps des changements de température extérieurs. Ainsi que d’empêcher la perte de chaleur par temps froid. Il doit également être précisé que la peau est chargée de dissiper l’excès de chaleur produit par l’action des muscles pour éviter au corps de monter en température. Les mécanismes de thermorégulation de la peau sont constitués de quatre éléments majeurs, la peau, les poils, les artères et les glandes sudoripares; trois d’entre eux sont chargés de conserver la chaleur à l’intérieur du cheval par temps froid:

1. La peau travaille comme couche isolante d’échanges thermiques du fait de sa relative épaisseur.

2. Les poils.
L’isolation des poils dépend de leur densité et de leur longueur, de la vitesse du vent et de la température et du taux d’humidité dans ceux-ci. (Ousey et al. 1992).

La couche de poils change deux fois par an chez le cheval par le mécanisme appelé photopériodisme, l’adaptant aux températures de base des différentes saisons. Des capteurs se trouvant dans la peau du cheval réagissent au changement de durée de lumière au cours des jours. Le cheval est prêt à générer son poil d’hiver dès le solstice d’été, lorsque les jours commencent à raccourcir. Le cheval est prêt à perdre son poil d’hiver dès le solstice d’hiver, lorsque les jours commencent à rallonger.

En plus de la photopériode, la température environnante joue aussi sur la pousse des poils. Des climats froids produisent des pelages plus denses et plus longs chez les chevaux que des climats chauds, si l’on compare des chevaux ayant la même corpulence et nourris de la même manière.

Les poils dépendent aussi d’autres facteurs, par exemple: la nourriture et la race des chevaux, ce qui sera développé plus loin.

En plus de cette capacité à faire pousser ses poils, le cheval peut augmenter l’isolation qu’ils produisent par le mécanisme appelé piloérection — levant, abaissant ou tournant les poils dans différentes directions grâce aux muscles d’érection des poils. De cette manière le cheval augmente ou diminue l’épaisseur d’isolation et fait varier efficacement le souffle de l’air à la surface de la peau. Ce mécanisme augmente l’épaisseur du manteau de poils de 10% à 30% chez le cheval adulte (Young & Coote, 1973). Les muscles d’érection des poils doivent être entraînés régulièrement pour fonctionner correctement, tout comme n’importe quel autre muscle du corps.

Les poils de ce manteau sont recouverts d’une substance graisseuse, qui empêche la peau du cheval d’être mouillée par temps pluvieux ou neigeux. Le manteau a donc un effet d’évacuation de l’eau grâce à cette graisse — l’eau glisse le long des poils supérieurs alors que les poils du dessous restent secs. Plus les poils sont longs, plus grande est l’épaisseur du manteau à rester sèche. Plus les poils sont longs, moins l’eau a de chances de parvenir jusqu’à la peau. En brossant régulièrement le manteau la substance graisseuse s’en va, et l’effet d’évacuation de l’eau avec.

Il n’est pas non plus conseillé d’enlever la couche de saleté, qui transformée en boue protège le cheval. La boue a un effet protecteur sur la peau.

Inutile de dire que la pratique courante de tondre les poils du manteau élimine complètement le facteur de thermorégulation de celui-ci.

3. Artères passant dans la peau.
Les Artères, via des actions musculaires appelées vasoconstriction ou vasodilatation, peuvent être rétrécies ou élargies régulant le flux sanguin dans la peau. La constriction empêche la chaleur interne de s’échapper en réduisant l’afflux de sang chaud apporté à la surface froide du corps. La dilatation permet, en cas de hausse de la température interne, à une quantité plus importante de sang d’être refroidie en circulant à la surface du corps. Le sang rafraîchi fait retomber la température interne en retournant à l’intérieur du corps.

4. Glandes sudoripares.
Le cheval utilise les glandes sudoripares pour se refroidir lorsque la température extérieure est élevée. Lorsque la température extérieure est trop élevée pour que l’air puisse refroidir le sang à travers la peau, les glandes sudoripares sécrètent un fluide. L’évaporation de celui-ci refroidit la surface de la peau et le sang dans les artères qui y passent. De cette manière, en rapportant du sang plus frais au centre du corps, la température interne peut être rabaissée même par temps chauds. Le cheval cesse la sécrétion de sueur dès que la température interne est revenue dans la norme. Il doit donc vite sécher, sans quoi le refroidissement continuerait et porterait la température interne en dessous de la limite inférieure. Un cheval en sueur va tourner ses poils dans différentes directions pour éviter le sur refroidissement, et lorsqu’il est libre va généralement rechercher un point exposé au vent pour se sécher rapidement et efficacement. La mention du mécanisme des glandes sudoripares est importante puisque ces glandes sont également mises en action par l’intermédiaire de l’action des muscles.

Alors qu’il s’agissait des quatre facteurs de thermorégulation de la peau, voyons maintenant les autres moyens dont dispose le cheval comme mécanismes de thermorégulation.

Givre sur les poils — la chaleur s'est échappée du corps.


Eau coulant le long des poils d'hiver, la couche inférieure reste sèche.

La dose de graisse dans le corps est également un facteur important de thermorégulation puisqu’ en plus de constituer la réserve d’énergie du corps, la graisse est trois fois plus isolante que les autres tissus du fait de sa faible conductivité thermique et de sa faible irrigation sanguine (Guyton, 1991; Davenport, 1992). Il est donc important pour un cheval de disposer d’une bonne couche de graisse avant l’hiver. Les chevaux sauvages et les chevaux domestiques ayant un environnement naturel conservent leur rythme naturel de changement de poids au cours de l’année avec un poids augmentant jusqu’à 20% en automne. On peut habituellement constater que les chevaux domestiques qui ont une couche de graisse importante font moins de poil d’hiver comparativement à ceux qui ont produit moins de graisse en automne pour des animaux de même corpulence au sein de la même race. De même, la graisse est mieux répartie sur la surface du corps dans des conditions froides que par temps chauds où elle se concentre en certains points.

Vivant dans des conditions identiques, les chevaux de races plus petites ont des poils plus longs/denses que ceux de races plus grandes. Nous trouvons aussi un poil particulier chez les poulains. Ceci est déterminé par les effets de l’alométrie, par les changements continus des proportions du corps avec l’accroissement de la taille, par l’équilibre de la chaleur au sein de l’espèce, des races au sein de l’espèce (Reiss, 1991; Langlois, 1994) En général, des grandes tailles sont avantageuses pour le respect de la thermorégulation par temps froid, comme le rapport entre la surface de dissipation et la masse de production/rétention de chaleur corporelle décroît avec l’augmentation de la taille du corps (Phillips & Heath, 1995; Bligh, 1998). De ce fait, les chevaux de grande taille ont moins de surface relative consacrée à l’échange thermique, et donc perdent moins de chaleur par temps froid que les chevaux de plus petite taille. Les petits chevaux perdent plus de chaleur que les grands. En plus de la grande taille du corps, une forme sphérique du corps réduit le rapport entre la surface et la masse du corps (Langlois, 1994). Pour compenser et avoir un rapport de surface/masse plus élevé les chevaux des pays nordiques ont généralement évolué vers des formes plus lourdes et rondes avec des jambes plus courtes et des extrémités bien protégées par des poils épais sur le corps et aux paturons, une crinière plus fournie, étant de ce fait plus aptes à retenir la chaleur du corps et à gérer le froid.

L’augmentation de prise de nourriture augmente la production de chaleur dans le corps du cheval. Ceci est dû au fait que la digestion de fibres longues produit de la chaleur. Il est important que tout cheval domestique ait à disposition du foin 24h sur 24 par temps froids ayant une possibilité d’augmenter leur production de chaleur en consommant et en digérant continuellement des fibres longues. Particulièrement lorsque tous les mécanismes ne sont pas encore adaptés, lors de brusques changements climatiques, telles des chutes de températures soudaines.

De tels besoins supplémentaires en nourriture sont appelés besoins énergétiques climatiques. (MacCormak & Bruce, 1991) Les chevaux observés ont des besoins énergétiques d’environ 0.2 à 2.5% par °C de moins à l’extérieur que la température interne minimale, pour stabiliser leur température interne. (Young Coote, 1973; McBride et al., 1985; Cymaluk et al., 1989a; Cymbaluk, 1990) (La température interne minimale est propre à chaque cheval/ groupe de chevaux aux différents moments de l’année et dépends de plusieurs autres facteurs environnementaux et de thermorégulation).

Important, les chevaux les plus petits ont des températures internes minimales plus élevées que les grands chevaux, signifiant que leur perte de chaleur est relativement plus importante que pour les grands chevaux. De ce fait les petits chevaux ont proportionnellement un plus grand besoin supplémentaire en nourriture. Pour mieux l’expliquer, plus la température interne minimale est élevée – plus la perte de chaleur du corps est grande. Les petits chevaux perdent plus de chaleur que les grands pour des températures extérieures identiques. Plus la température interne minimale est basse, meilleure est la rétention de chaleur. Les chevaux les plus grands gardent plus de chaleur par temps froids.

Il a été constaté chez les chevaux à l’état sauvage, une réduction de l’activité locomotrice en hiver par rapport à l’été. (Duncan, 1980; Berger et al., 1999; Arnold et al., 2006). L'activité Réduite en hiver est un schéma saisonnier lié à la diminution de la température extérieure et de là, à une réduction de la production de chaleur interne et des dépenses énergétiques. (Arnold et al., 2006) Ce mécanisme d’adaptation de réduction d’activité aide les chevaux sauvages à gérer la difficulté énergétique en hiver. On peut observer une réduction d’activité similaire chez les chevaux domestiques vivant dans des conditions “naturelles”. Bien que les chevaux domestiques ne doivent pas rechercher de nourriture sur d’aussi grandes étendues en hiver que leurs homologues sauvages, cette baisse d’activité a évidemment le même but que chez les chevaux sauvages — la réduction de dépense d’énergie par temps froids. C’ est donc un rythme saisonnier normal pour le cheval d’avoir un exercice réduit en hiver du au mécanisme d’adaptation de la thermorégulation au froid, de ce fait il n’est pas conseillé de forcer sur les exercices en hiver.

Parallèlement à la réduction générale d’activité par temps froids, il a été observe des courts moments d’activité et de mouvement lors des pics de froid soudains et de changement de temps. Ces courtes périodes de mouvement sont un facteur utile, parmi d’autres, à l’ajustement du système de thermorégulation aux nouvelles conditions climatiques.

Parfois on peut observer des chevaux debout ou couchés très proches les uns des autres, par ce moyen ils réduisent la perte de chaleur par radiation en réduisant la surface du corps exposée à l’environnement extérieur. (Bligh, 1998) En même temps les animaux, qui pour une quelconque raison, ne produisent pas assez de chaleur interne individuelle peuvent utiliser, comme une source supplémentaire de chaleur avantageuse, une radiation de chaleur de corps d'un congénère via la proximité de la position.

En changeant également la position du corps ou son orientation, les chevaux peuvent augmenter l’accumulation de rayons solaires pour avoir une autre source de chaleur. Des chevaux sont souvent observes prenant un bain de soleil au lieu de manger lors des courtes journées d’hiver, et retournant brouter dès que le soleil se couche.

La neige que nous voyons parfois sur le dos des chevaux l’hiver joue aussi un rôle important d’isolation en fournissant une couche supplémentaire contre la perte de chaleur interne.

Par jours de vent ou de pluie, on peut voir les chevaux immobiles avec la queue face au vent et la tête basse. De cette manière ils protègent efficacement leur encolure, leurs oreilles, leur tête et leurs yeux par leur corps contre le vent et la pluie. Leur queue leur sert de protection pour la partie postérieure — les crins plus courts au sommet de la queue repoussent la neige et le vent. Par de telles conditions climatiques, les chevaux sont souvent derrière des murs en ruine, ou utilisent des coupe-vent naturels comme des arbres ou des collines pour se protéger du vent.

Lorsqu’ils en ont le choix, il a été observé que les chevaux utilisent principalement des endroits clos, des abris ou des bois, l’été pour se protéger des mouches et de la chaleur.

Dans des circonstances extrêmes, la chaleur peut être générée par tremblements. Au cours de ces tremblements, la chaleur se produit rapidement en cassant l’ATP dans les muscles. (Langlois, 1994) Le tremblement est généralement une réaction extrême à une soudaine exposition au froid, ou se produit parfois pendant de longues périodes d’exposition au froid par temps pluvieux. Chez les chevaux en bonne santé, le tremblement est remplacé par la production naturelle de chaleur interne puisqu’ils s’adaptent aux nouvelles conditions climatiques.

Un problème différent survient en espaces clos, lorsque vous placez un cheval encore transpirant dans une écurie. Du fait du peu de circulation d’air, le fait de se refroidir va lui prendre plus de temps et le cheval transpire pendant plus longtemps. L’air environnant se gorge d’humidité et le séchage est plus long puisque l’air saturé ne peut plus absorber le reste d’humidité. Au final le cheval reste “trop peu refroidi” (trop chaud), alors se réinstalle l’état conduisant à des désordres internes; coliques, maladies et infections affectant négativement les marges de températures de sécurité du métabolisme.
Le fait de couvrir le cheval peut également conduire à un désordre total de la thermorégulation. L’animal tente de réchauffer les parties du corps laissées exposées au froid, telles que la tête, l’encolure, le ventre et les jambes. Par ce processus il réchauffe également la partie du corps recouverte par la couverture, un cheval ne pouvant pas sélectionner une partie du corps à réchauffer. C’est tout le corps qui se réchauffe ou tout le corps qui se refroidit. La partie recouverte devient donc trop chaude. Transpirer sous une couverture représente un réel problème métabolique que peu de personnes réalisent.

Gardés au box ou/et couverts, les chevaux manquent de stimuli déclanchant les mécanismes de thermorégulation. Ils n’ont pas besoin d’exercer les muscles d’érection des poils, ni de dilater ou de contracter les artères, ou d’activer les glandes sudoripares, et de préparer des réserves de graisse qui seront utilisées pendant l’hiver. Tous les muscles s’atrophient par manque d’exercice pendant une certaine période. Si un animal dans cet état est soudainement exposé au froid, il ne va pas pouvoir actionner les mécanismes nécessaires à la thermorégulation.
Au résultat la température interne pourrait trop chuter, ce qui entraînerait des ruptures dans les processus métaboliques. Ceci pourrait affecter le taux de migration des globules blancs et des anticorps, par exemple, avec une incapacité partielle de ceux-ci. La conséquence donne un animal stressé avec un environnement interne propice aux maladies ou aux infections. Le germe n’est rien le terrain est tout (Louis Pasteur). En conséquences les germes ou les virus ont une grande opportunité pour se développer dans le corps.

Outre le fait que les mécanismes de thermorégulation naturels ne peuvent se développer et être utilisés que lorsque les chevaux ont des conditions de vies adaptées, il y a une anxiété et un facteur de stress auxquels les chevaux sont confrontés lorsqu’on leur retire certains besoins de base et qu’ils ont des conditions de vies inadaptée pour l’espèce ( dans des écuries, séparation des autres chevaux, exercices imposés, manque d’apports de fibres en continu, etc.). Ce stress les rend moins résistants au froid.


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Références:

Arnold, W., Ruf, T., & Kuntz, R. (2006). Seasonal adjustment of energy budget in a large wild mammal, the Przewalski horse (Equus ferus przewalskii). The Journal of Experimental Biology, 209, 4566–4573.
Autio, E. 2008. Loose Housing of Horses in a Cold Climate. Doctoral dissertation. University of Kuopio, Kuopio, Finland.
Bicego, K.C., Barros, R.C.H., & Branco, L.G.S. (2007). Physiology of temperature regulation: Comparative aspects. Comparative Biochemistry and Physiology, Part A, 147, 616–639.
Berger, A., Scheibe, K-M., Eichhorn, K., Scheibe, A., & Streich, J. (1999). Diurnal and ultradian rhythms of behaviour in a mare group of Przewalski horse (Equus ferus przewalskii), measured through one year under semi-reserve conditions. Applied Animal Behaviour Science, 64, 1–7. Press.
Bligh, J. (1998). Mammalian homeothermy: an integrative thesis. Journal of Thermal Biology, 23, 143–258.
Cymbaluk, N.F. (1990). Cold housing effects on growth and nutrient demand of young horses. Journal of Animal Science, 68, 3152–3162.
Cymbaluk, N.F., & Christison, G.I. (1989a). Effects of diet and climate on growing horses. Journal of Animal Science, 67, 48–59.
Davenport, J. (1992). Animal life at low temperature. London, UK: Chapman & Hall.
Duncan, P. (1980). Time-budget of Camargue horses II. Time-budgets of adult horses and weaned subadults. Behaviour, 72, 26–49. ogy, 163 (7), 602–607.
Guyton, A.C. (1991). Textbook of medical physiology. 8th ed. Philadelphia, USA: W.B. Saunders Company.
Hines, M.T. (2004). Changes in body temperature. In S.M. Reed and W.M. Bayly (Eds.). Equine internal medicine (pp. 148–155). St. Louis, USA: Elsevier.
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MacCormack, J.A.D., & Bruce, J.M. (1991). The horse in winter — shelter and feeding. Farm Building Progress, 105, 10–13.
McBride, G.E., Christopherson, R.J., & Sauer, W. (1985). Metabolic rate and plasma thyroid hormone concentrations of mature horses in response to changes in ambient temperature. Canadian Journal of Animal Science, 65, 375–382. 187–194.
Ousey, J.C., McArthur, A.J., Murgatroyd, P.R., Stewart, J.H., & Rossdale, P.D. (1992). Thermoregulation and total body insulation in the neonatal foal. Journal of Thermal Biology, 17 (1), 1–10.
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Reiss, M.J. (1991). The allometry of growth and reproduction. Cambridge, UK: Cambridge University Press.
Strasser, H. 2000. A Lifetime of Soundness. 3d ed. Published by S. Kells in Canada.
Young, B.A., & Coote, J. (1973). Some effects of cold on horses. Horse report at Feeders’ Day. Alberta, Canada: University of Alberta, Department of Animal Science.
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Tuesday, February 21, 2012

Comment contrôler les dents de votre cheval en toute sécurité.

Par: Susan Rifkin
Présenté par Spencer La Flure, Dentiste Equin Certifié.

Le dentiste équin Spencer La Flure vous présente la manière de contrôler en sécurité la bouche et les dents de votre cheval, ce que vous devez faire deux à trois fois par ans pour la plupart des chevaux. NE mettez PAS votre main dans la bouche de votre cheval. Non seulement la capacité de pression de la mâchoire de votre cheval est identique à celle d'un crocodile, mais vous pouvez également être sévèrement coupé et infecté mortellement par la pointe d'une dent. Ne tirez PAS la langue hors de la bouche; cela pourrait endommager l'os hyoïde délicat. Spencer NE recommande PAS de passer sur les joues du cheval pour faire pression même légèrement sur les molaires. Il dit, bien que certaines personnes le recommandent, que cela ne donne pas beaucoup d'information, et que cela peut se révéler douloureux pour le cheval donc que vous pouvez facilement être blessé. Au lieu de tout cela vous pouvez utiliser ces méthodes plus sûres pour identifier s'il y a le moindre problème. N'IMPORTE LEQUEL des indicateurs de problèmes de dents suivants constitue une raison suffisante pour faire appel à un dentiste équin.


Figure 1

Commencez par demander la permission au cheval. Un préalable incontournable consiste à être sûr que le cheval se sent bien et en sécurité. Alors assurez-vous qu'il est en position stable sur un sol plan. (Fig.1)

Les étapes suivantes peuvent être réalisées dans n'importe quel ordre mais La Flure recommande de commencer avec la vérification "Devant, En Bas, En Haut, à Gauche et à Droite". Si l'une de ces vérifications indique un problème, vous pouvez arrêter votre examen, et ainsi éviter à votre cheval un inconfort supplémentaire.

Pour vérifier DEVANT, repoussez la langue de votre cheval et regardez face à ses incisives, les dents de devant. Les incisives de gauche doivent avoir la même taille que celles de droite. La ligne des incisives (ligne de fermeture entre mâchoire supérieure et inférieure) doit être plate et droite. Une incurvation trop prononcée va empêcher le mouvement d´usure normale de la mâchoire inférieure lors de la mastication. Une pente ou une vague va empêcher le mouvement latéral adéquat de la mâchoire et va rendre difficile la flexion du cheval dans les tournants. Un espace entre certaines incisives indique qu'il favorise un côté pour mâcher. Une mastication asymétrique a une influence constante et plus négative sur son équilibre et sa souplesse qu'un bon ou mauvais entraînement. (Fig. 2).


Figure 2

Lorsque la tête du cheval est EN BAS, comme s'il broutait, un examen en vue latéral de la partie avant des incisives doit montrer une parfaite jonction des incisives supérieures et inférieures. (Fig. 3)



Figure 3

Pour vérifier en HAUT, relevez la tête de votre cheval avec une main placée sous son menton. En vue latérale, ses incisives inférieures doivent pouvoir glisser en arrière de 9,5mm à 12,7mm lorsque la tête se soulève. (Fig. 4)



Figure 4

Pour les vérifications à GAUCHE et à DROITE examinez le frottement des molaires par "simulation". Placez une main en bas de la mâchoire inférieure, et l'autre autour du nez du cheval. Faites glisser la mâchoire inférieure délicatement d'un côté puis de l'autre. Elle doit glisser latéralement et jointivement de part et d'autre de Ðmm à 9,5mm (environ la largeur d'une dent), et à partir de ce point commencer à se séparer pendant que les mâchoires continuent à se déplacer latéralement. La séparation verticale des incisives supérieures et inférieures qui en résulte indique la pente des molaires lorsqu'elles s'engagent. Le cheval ne doit pas résister à cette étape. Et vous devez entendre toutes les dents arrière faire contact avec un son de grincement, mais ne pas entendre une seule dent en choquer une autre. Plus le grincement commence tôt meilleur c'est. Si vous entendez seulement les incisives glisser comme des glaçons cela signifie qu'elles peuvent être excessivement longues rendant le contact des dents de derrière difficile. (Fig. 5)



Figure 5

Vérifiez délicatement chaque articulation temporo-mandibulaire, mais gardez votre tête et votre corps à l’écart au cas où le cheval relèverait la tête. Tout d’abord cherchez la chaleur sur la peau. Ensuite touchez chaque articulation temporo-mandibulaire avec environ 100g de pression. Cherchez si vous sentez des tendons sous tension et des muscles atrophiés. Cela pourrait indiquer que les incisives sont trop longues. Et la pression excessive que le cheval doit exercer sur les articulations temporo-mandibulaires pour compenser et broyer peut être extrêmement douloureuse. (Fig. 6)



Figure 6

Placez votre main gauche sur l´articulation temporo-mandibulaire droite et votre main droite sur la barre du coté gauche. Faites glisser la mâchoire inférieure d´un coté à l´autre. Vous ne devez sentir aucune chaleur ni craquement du coté de l´articulation temporo-mandibulaire. Inversez les mains (la droite sur l’articulation temporo-mandibulaire gauche et la gauche sur la barre droite) et refaites glisser. Le mouvement doit être identique des deux cotés. Ecoutez par les naseaux du cheval lorsqu´il mâchouille. Vous ne devez pas entendre les incisives glisser ou s´entrechoquer, ni entendre les molaires entrer en contact. Lorsque seules les incisive sont en contact, les mâchoires font comme deux glaçons l´un contre l´autre quand les incisive glissent.

Touchez les barres et sentez comment elles sont. Y a t’il des bosses ou des marques dues au mors? Si vous trouvez une partie dure le long de la barre, là où une dent de loup devrait sortir, c´est le signe que le mors frotte douloureusement la gencive sur la dent non sortie. Y a t´il des rides ou une croûte sur la gencive devant les premières prémolaires? Celles ci peuvent héberger des infections et sont causées par des mors inadaptés et une tension excessive sur ceux-ci.

Ecartez les lèvres du cheval et regardez les incisive depuis le coté. Alignez les et comparez le plan de la surface d´occlusion avec les barres à cet endroit. (Fig.7) Celles ci doivent être proche de la parallèle – sans plus de 10 à 12 degrés de différences. Dans une “bouche de perroquet”,par exemple, le plan des incisives penche vers le bas (par rapport à la barre) à l’extrémité antérieure, et empêchent le mouvement naturel d´avant en arrière de la mâchoire inférieure. De ce fait des surdents peuvent se former plus facilement sur les molaires arrière (molaires) de la mâchoire inférieure et sur les molaires avant (prémolaires) de la mâchoire supérieure. Au contraire, lorsque les incisives supérieures sont plus avancées que les incisives inférieures, cela s´appelle un recouvrement incisif. Le cheval peut avoir à la fois une bouche de perroquet et un recouvrement incisif.



Figure 7

Placez vos pouces sur au bout de la crête zygomatique (les os des joues), un sur chacune d´elles, de part et d´autre de la tête du cheval. Vos pouces doivent être de niveau, à égale distance de l´extrémité de la tête du cheval. La façon de bien corriger une asymétrie dépend de la cause de l´asymétrie et de l´histoire du cheval (Fig. 8)



Figure 8

Regardez les yeux et les oreilles du cheval lorsqu'ils sont dirigés en avant. Notez si l'un est plus haut que l'autre. Cela peut indiquer une asymétrie du crâne, des yeux, et des molaires. Une asymétrie peut aussi être cause de frayeurs puisque la perception des objets peut se révéler différente dans le champ de vision de chaque oeil. (Fig. 9)



Figure 9

Contrôlez les muscles temporaux. Ces muscles prennent naissance sur la nuque, dans le trou situé au dessus de l’œil et sont rattachés à la mâchoire inférieure. Ils doivent être développés et être plats et lisses. S’ils montrent un développement trop important cela signifie que le cheval mâche trop de haut en bas et pas suffisamment d’un côté vers l’autre. (Fig. 10)



Figure 10

Vérifiez que les masséters (muscles des joues) ont un développement identique sur les joues et un contour lisse (pas de creux, d'atrophie ou de heurts dus à des spasmes, ou de cicatrices). Si le cheval mâche plus d'un côté, l'un des muscles va être plus bombé que l'autre. Regardez également attentivement les zones atrophiées. Elles sont principalement proches des articulations temporo-mandibulaires, et leur asymétrie est souvent l´indicateur d'un problème. (Fig. 11)



Figure 11

Recherchez les zones inégales sur le crâne. Les sutures entre les plaques osseuses doivent être plates et symétriques. (Fig. 12)



Figure 12

Chez un jeune cheval, recherchez les kystes sous la mâchoire inférieure. Entre l’âge de 2 ½ et 4 ½ le cheval possède 24 dents de lait, trois à six mois avant la perte d’une dent, vous pouvez sentir la nouvelle dent pousser sous forme de kyste. Le kyste doit disparaître entre 3 et six mois après la perte d’une dent. Cela se produit également sur la mâchoire supérieure et peut limiter le passage d’air dans la cavité nasale. (Fig. 13)



Figure 13

Sentez la bouche de votre cheval. Elle doit sentir frais et bon. Une mauvaise haleine peut indiquer en dent cariée, un problème de gencive, ou une infection. Chez les chevaux les plus jeunes, 2 à 4 ans, cela peut indiquer une dent de lait qui n´est pas tombée ou une jeune dent.


A propos de l'Auteur:
Susan Rifkin est écrivain indépendante. Elle apprécie l'aide que les thérapies complémentaires ont apporté à sa famille humaine et animale.
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Note d' Academia Liberti:
Nous recommandons de faire cet examen sans licol. Ceci vous permettra de beaucoup mieux sentir les points sur la tête du cheval ainsi que de voir le degré de confiance que votre cheval vous accorde. Mais cet examen est recommandé dans tous les cas, puisque les problèmes de dents ne causent pas seulement des difficultés pour mâcher, et donc de problèmes digestifs, mais ont également une incidence négative sur l'ensemble du corps.

Wednesday, February 15, 2012

Respecter la nature

par Maksida Vogt

Est-ce que nous savons encore ce que cela signifie? Est-ce que nous nous en souvenons, ou cette sensation est-elle définitivement oubliée ? Lorsque nous constatons comment nous faisons vivre nos chevaux de nos jours, il faut tout simplement admettre que cela manque cruellement. Comment pourrions nous expliquer autrement les écuries dans lesquelles nous retenons les chevaux en captivité derrière des barreaux? Comment expliquer autrement la taille ridicule des paddocks dans lesquels vivent quotidiennement la plupart des chevaux? Oui c’est bien une existence… Ca ne peut certainement pas s’appeler une vie.

Reprenons depuis le début. La domestication a sorti le cheval de son mode de vie et de son habitat naturel, à savoir, la steppe. Ce, uniquement pour les avantages que cela procure à l’homme. Cela rend les chevaux agréables, faciles à avoir sous la main, à atteler ou à monter, et bien entendu : plus facile à abuser. Il s’agit du désir des humains, les chevaux devant agir à la façon de machines, comme et quand les hommes le veulent, sans en attendre grand-chose en retour. Nous avons l’habitude de garder les chevaux au boxe. Pourtant je trouve que nous devrions nous demander pourquoi nous les gardons dans des écuries.
Parce que c’est plus, sûr, plus confortable et moins cher, pour nous… Il n’y a pas d’autre raison, et aucune de ces raisons ne respecte ne serait-ce que les besoins naturels de base du cheval. Les chevaux n’ont pas besoin d’écurie, nous, oui. Bien pire que ça. Nous les rendons malades. Bien des coups de froid et d’inflammations sont le résultat d’écuries trop chaudes et de la tonte. Nous tondons nos chevaux pour les empêcher d’avoir des poils d’hiver trop longs dont ils ont besoin pour se protéger. Et, de ce fait, on peut voir des Haflingers tondus au milieu des montagnes de l’Allgäu, en Bavière…
Nous soignons ces animaux magnifiques, les chérissons à mort, leur rasons les fanons qui protègent les jambes de l’humidité, nous coupons leurs crinières dont ils ont besoin pour se protéger, nous retirons avec des brosses (bouchons et brosses douces) la graisse naturelle de leur peau, qui les protège contre la baisse de température du corps, nous isolons ses pieds du contact du sol, ce qui est pourtant le meilleur soin qui soit, nous détruisons le mécanisme de thermorégulation de la peau avec la tonte… Nous abusons d’eux…Nous rendons nos chevaux malades… Nous devons finir par nous réveiller… Nous devons nous apercevoir qu’aucuns expédient, nettoyage, foin riche, accessoires aux couleurs assorties, ne remplacera la pâture pour le cheval. Il n’y a que là qu’un cheval pourra rester en bonne santé et se sentir comme un cheval.

Les chevaux ont des droits et ils ont des besoins que nous ne respectons pas. Pour un cheval il n’est possible de vivre conformément à son espèce que s’il se sent entièrement cheval. Il doit être né en extérieur, au parc, au milieu d’un troupeau, et c’est là qu’il doit grandir. Il doit être élevé par la jument dominante et l’étalon, il doit jouer avec ses congénères et les embêter, il doit faire l’expérience de combats et de courses avec eux, il doit gagner une place dans la hiérarchie et la conserver. Le jeune cheval a besoin de tout cela pour grandir sainement, tant mentalement que physiquement… C’est naturel, ce sont des besoins de base, c’est essentiel. Alors pourquoi n’est-ce pas respecté ? Pourquoi les poulains sont ils privés de cela dès le premier jour de leur vie. Pourquoi sont ils séparés de leur mères au bout de six mois systématiquement ?
La condition la plus importante pour avoir des chevaux vivants selon les critères de leur espèce est d’avoir un troupeau dans lequel le leader est un bon étalon. Le cheval, en tant qu’animal de proie (et de fuite) ne peut se détendre psychologiquement et se reposer qu’en sachant qu’un membre de rang supérieur, une jument dominante ou un étalon gardien, va surveiller les alentours et donner l’alerte en cas de danger imminent, voire protéger le troupeau si nécessaire. Pendant ce temps, le jeune cheval peut calmement brouter, jouer, somnoler ou dormir.
Les chevaux n’ayant pas connu cela ne peuvent pas le faire et sont souvent très nerveux. Les expériences observées avec, par exemple des troupeaux de mustangs montrent qu’un groupe ne devrait pas contenir moins de six chevaux.


La deuxième condition importante pour le respect d’habitat de l’espèce, et qui est étroitement liée à la première condition réside dans la taille des parcs. C’est un besoin pour le cheval d’entraîner régulièrement son endurance, son coeur, ses fonctions respiratoires et de circulation sanguine. C’est un besoin qui le maintient en bonne santé. Les paddocks se trouvant en Europe, sont, pour la majorité, déplorablement sous dimensionnés. Ils s’apparentent plus à des prisons qu’à un terrain bénéfique au cheval. Oh, évidemment c’est toujours mieux qu’un box, cela va de soi, mais pas assez pour une approche des besoins de base. Il est temps de repenser cela, un changement s’impose très vite.
Les parcs doivent être variés au maximum, avec des arbres et des haies, des collines et des vallons, Et une distance de course continue, au moins 1000 à 1500 mètres doit être disponible. Juste pour donner un aperçu de ce à quoi devrait ressembler l’habitat idéal pour des chevaux pour être adapté à l’espèce, ce serait comme cela: de 20 à trente chevaux avec 40 vaches, tout le temps en liberté bien sûr, sur 150 à 500 hectares de pâture sauvage vallonnée comprenant des arbres et des haies. Et si cela vous paraît être de la science fiction, alors cela doit allumer une lumière rouge en vous qui montre combien notre idée de l’habitat approprié pour les chevaux est fataliste.
Le cheval est un animal de fuite, il doit développer et préserver cette impulsion à fuir, ses réflexes de fuite et sa mobilité de la même manière que ses phases de repos. C’est pour cette raison que les jeux de poulains sont si importants mais bien plus, de grands parcs, suffisamment vastes pour permettre à tous le troupeau de courir sur de longues distances et ainsi de supporter et d’entretenir ce réflexe de fuite et cette endurance.

Et je me demande pourquoi cela n’est pas respecté ? Pourquoi n’est-ce pas accompli? Quand un cheval perd sa confiance en sa capacité de fuite, physiquement, parce qu’il est tenu, emprisonné ou se sent coincé, ou sa capacité physique à fuir parce qu’il est blessé, boiteux, sous alimenté ou sur alimenté il n’est jamais sollicité ou trop travaillé, ou parce qu’il est monté au point que chaque mouvement est synonyme de douleur… Alors ce cheval perd sa volonté de vivre et le courage d’affronter la vie…

L’adage populaire consiste à dire que les chevaux perdent leur âme... Et en effet, si nous regardons autour de nous, ne représentons nous pas le plus cette destruction de l'âme, plus tristes pour contempler les chevaux en troupeau séchant en plein vent qu’avec des langues martyrisées ? Regardez-les! Pouvons-nous en prendre la responsabilité ? Comment pouvons-nous laisser faire ? Allons-nous cautionner cela ?

Ou… allons nous vivre respectueusement avec ces êtres incomparables et leur redonner le droit qu’ils ont de part leur naissance…
Avec respect et amour…

D'après Sadko Solinski