Monday, April 27, 2009

Tout le monde au parc par le Dr Garry Holter, 1ère Partie

Un grand nombre de propriétaires de chevaux semblent tout simplement avoir oublié comment nourrir et de quoi a vraiment besoin un cheval aujourd'hui. La plupart suppose (à tort) que les chevaux et les poneys mangent de l'herbe un point c'est tout et comme nous devons le constater c'est une théorie dangereuse sur de nombreux points. Même les zèbres, les gnous et les autres herbivores africains se nourrisent de plus que d'herbe; mais pensez seulement à cela, si vous ne leur procurez que de l'herbe que vont ils manger d'autre?

En septembre 2005 le Daily Telegraph a publié un court article sur des zèbres d'un zoo souffrant de plusieurs problèmes de santé du fait d'être nourri d'herbes de cultures européenne riche en sucres au lieu de la végétation riche en fibre (veuillez noter qu'il ne s'agit pas que d'herbe) d'afrique. Lorsqu'on leur laisse le choix entre le produit européen agréable et le produit africain de fibres grossières ils choisissent le produit dur!!!! Et votre cheval ferait de même tout en étant capable de de continuer à concourrir au même niveau si c'est ce que vous souhaitez.

De nombreuses personnes croient également que la végétation des parcs doit être de haute valeur nutritive, traitée si besoin et sans mauvaises herbes. En agissant ainsi vous croyez que les animaux ont ce dont ils ont besoin et vous vous asseyez satisfait devant l'incendie qui se propage croyant faire ce qui est bien pour vos animaux. Désolé mais un régime uniquement à base d'herbe n'est tout simplement pas sain même si vous complémentez avec des poudres variées ou encore avec “aliments plus primaires”.

Si je vous donne une crème glacée donnée tous les jours sans vous laisser le choix, vous allez manger de la crème glacée et au final votre santé va en patir, la même chose peut être appliquée à vos animaux en substituant simplement la crème glacée par de l'herbe. En réalité les herbivores doivent se nourrir de bien plus que d'herbe, ou plutôt, avoir la possibilité de choisir ce qu'ils veulent manger parmi une grande variété de végétation.

Les chevaux de sport, comme tous les athlètes ont besoin de nourriture énergétique MAIS ont également besoin d'un régime alimentaire sain ce qui ne provient pas d'un pot de nourriture industrielle (granulés ou floconnées). Demandez à un champion olympique (quelque soit la discipline) si en mangeant des hamburgers ou des aliments sans valeur nutritive ils seraient quand même devenus champions et ils ne pourront s'empêcher d'éclater de rire.

Vos parcs doivent et peuvent produire tout ce qui est contenu dans ces sacs et seaux d'aliments industriels et sous la forme que mère nature a conçue exprès pour que votre animal le mange. Il a fallu plusieurs millions d'années pour que le cheval évolue pour manger et digérer la végétation. De tels animaux ne sont pas vraiment capables ou étudiés pour digérer des granulés industriels et bien qu'ayant tous les nutriments supposés nécessaires ils peuvent également causer des problèmes dans le système gastrique de l'animal, entraînant ce que nous savons. Voyez les ulcères gastriques des pur sangs de course par exemple. A l'image de nombreuses choses que nous faisons à l'ère moderne, nourrir de cette manière n'est fait que pour NOUS être pratique ou par croyance érronée, ce qui n'est pas gentil pour nos animaux quelque soit le niveau ou cela se produit.

Cette nourriture peut également être trop chargée en sel et/ou aditionnée avec les mauvais sucres (elles agissent comme un conservateur) ce qui en terme humain est appelé un ni-ni. La même chose est vraie pour votre animal et des signes commes la résistance à l'insuline, l'hypertyension, etc, font tout autant partie de la santé de l'animal que de celle de l'homme. Cela explique aussi pourquoi votre animal ne va pas manger de l'herbe et de la végétation longue et filandreuse, Ce n'est pas bon au goût (mais c'est très sain)donc en leur donnant de l'herbe bonne au goût vous encouragez l'animal à être difficile, et le soi-disant besoin pour les bonnes pâtures d'avoir de l'herbe courte. L'herbe courte est très apétissante.

Mère nature au cours de l'évolution a créé un sytème d'interractions et d'équilibres dans tout l'écosystème, telles que les prairies, qui ont produit au final un mélange équilibré en énergie pour les espèces qui y vivent. (Ce commentaire sonne comme si tout le processus était déterminé mais en fait il a évolué et va changer avec le temps). Le flux énergétique diminue au fur et à mesure que les différents organismes de la chaîne alimentaire prennent leur part de celui-ci.

Votre cheval est plutôt bas dans la chaîne alimentaire mais doit extraire son énergie d'une source difficile, les plantes, c'est pour cela qu'ils sont si gros. Nous, dans notre infinie sagesse (souvent encouragés par des bandeaux publicitaires ou la crainte d'une erreur déclenchant un cataclysme ou parce que le champion du monde de l'année toutes disciplines confondue est nourri avec), considérons cette source d'energie comme non adaptée ou manquant de qualité voire même d'énergie (!) pour autant de raisons qu'il y a de brins d'herbes dans un paddock. Si tel n'est pas le cas pourquoi allons nous chez le premier marchand d'aliments pour y acheter ce qui se trouve en rayon tout cela pour le voir réapparaitre dans les crottins de nos animaux?

Maintenant je vais dire quelque chose qui va faire des gorges chaudes, particulièrement chez ceux qui persistent à utiliser des pesticides, des fertilisants et des herbicides sur leurs parcs pensant ainsi fournir une bonne alimentation. Une monoculture d'herbe et tout précisément nos mélanges modernes même s'ils sont équilibrés avec des compléments, est, je crois, dangereux. Grands dieux vous entend-je dire, mais c'est vrai.

Au printemps et au début de l'automne ces herbes, à cause de l'intervention de l'homme, (sélection d'espèces et croisement génétiques) produisent une grande quantité de sucres (fructose), et ce sont ces sucres qui sont à l'origine du nombre croissant de fourbures chez les chevaux depuis la deuxième guerre mondiale. Les mécanismes précis de comment cela se produit sont complexes et font encore l'objet de recherches mais il y a de nombreuses preuves que les sucres et la flore intestinale interragissent créant d'autres toxines qui au passage favorisent la destruction du chorion lamellaire du pied du cheval en reduisant l'afflux sanguin dans les tissus de cette partie du “pied”.

Oh! Je ne suispas en train de dire que TOUTES les causes de fourbures sont dues à un tel taux de sucres ou quelque chose de ce type; les chevaux peuvent souffrir de fourbure toxique ou de fourbure liée à une blessure. Ecoutez votre vétérinaire, il/elle aura une assez bonne idée du type de fourbure auquel votre cheval est sujet. A propos, les chevaux sauvages n'en souffrent pas, ce qui en seraient victimes seraient prélevés de la population par les prédateurs, Mère nature n'est elle pas merveilleuse?

A l'époque ou j'écrivais cela le sujet de la taille de l'herbe fut soulevé par une cliente. Elle était catégorique, ses chevaux broutaient de l'herbe dont la taille ne devait jamais dépasser 3 pouces ou 75mm (elle était fauchée si elle dépassait cette taille). L'herbe était traitée et était très verte. Toutefois le cheval préférait manger l'herbe haute de l'autre côté de la clôture et semblait prêt à détruire la clôture pour aller là où il voulait manger. Lorsque j'ai souligné ce point, la cliente précisa qu'elle avait donné des instruction pour qu'une clôture électrique soit installée autour du parc pour les empêcher de manger “ces mauvaises herbes”. L'arrivée du vétérinaire(un de ses poneys faisait de la fourbure!) l'a distraite pour un court instant mais bientôt cela devait conduire à une discussion intéressante entre la cliente, le vétérinaire et moi. Au lieu de tomber d'accord avec la cliente (ce qui la chagrina), le vétérinaire (d'une voix douce et plus grave que normale sans doute pour souligner ce point), commença à m'approuver disant “l'herbe fauchée de cette pâture n'est pas d'une grande aide à Domino, et vous devriez écouter cet homme qui vous aide”. Après avoir réglé au vétérinaire une facture de plus de £50 (non quand même pas) je lui ai parlé et la cliente m'a écouté un peu plus attentivement (suite à l'appui du vétérinaire). Je lui ai expliqué que les herbivores sauvages ne mangent pas de l'herbe fauchée et traitée et que c'est seulement notre sens des choses qui nous fait dire que les chevaux ne mangent pas la bonne végétation. Laissons les plantes de nos prés pousser, être désordonnées et irrégulières cela ne fera aucun mal et sera toujours mieux pour nos animaux que de l'herbe courte.

Les chevaux ont besoin d'un groupe de plantes plus diverses que ce à quoi ils ont réellement accès pour leur fournir leur besoins nutritionnels. Si nous disions la vérité tous les herbivores procèdent ainsi, mais il est très difficile d'expliquer à un éleveur que ses animaux se porteraient mieux sur un terrain aux cultures variées ou sur des pâtures de type médieval que sur la monoculture qu'ils mangent actuellement. Pour une chose telle que le temps à engraisser ou à produire du lait (le but de l'agriculture) qui est considéré comme trop lent, cela n'est pas ou du moins ne devrait pas être le but des éleveurs de chevaux y compris ceux participant à l'élevage du futur vaiqueur de Derby.

A suivre...

Garry Holter de Demeter Grassland Management est disponible pour des consultations la plupart de l'année et peut être contacté au 01273 515474 ou par Email à l'adresse suivante dgmholter@btinternet.com.
L'article ci-dessus est composé d'extraits de son livre disponible auprès de l'auteur sous forme de CD. Vous êtes invités à contacter l'auteur pour la disponibilité et les prix.

[Academia Liberti ne soutient pas et ne fait pas la promotion du sport équestre, toutefois nous réalisons que nombreux de nos lecteurs peuvent y participer et notre but est d'aider les propriétaires à accéder à une meilleure compréhension des besoins de leurs chevaux]